Une technique photographique est actuellement très en vogue. Il s'agit du "tilt-shifting", c'est à dire le décalage de la focalisation des optiques lors de la prise de vue afin de créer une profondeur de champ artificielle. Lorsqu'une photographie est prise avec un diaphragme fortement ouvert et comprenant plusieurs plans, la focalisation de fait sur l'un des plans et les autres deviennent flous (exmple : un portrait net et un fond flou).
Lorsque l'on force la profondeur de champ artificiellement sur des prises de vues très distantes (paysages, foules représentant des personnages de petite taille), on obtient l'équivalent d'une miniaturisation. Ainsi, en prenant, par exemple, des personnes sur le quai d'une gare, en focalisant sur les personnages et en "floutant" l'environnement (ex : le bâtiment de la gare ou le train), on obtient le même effet que si on prenait en photo une maquette ou un train miniature. Notre cerveau ayant intégré que les photos de miniatures avaient très souvent une faible profondeur de champ, quand on accentue celle-ci sur des photogrpahies de scènes réelles, on crée ainsi artificiellement une impression de miniaturisation.
Des exemples frappants sont visibles aussi bien en photographie (exemple ci-dessus, tiré du site creamart.fr) qu'en vidéo (exemple saisissant ci-dessous : Toy soldiers, vues du défilé du 14 juillet à Paris faites pat Alta Media Productions) :
L'autre exemple est celui du calendrier de la marque Uniqlo (je vous conseille d'enlever la musique très très moyenne...).
Ces travaux sont intéressants dans la mesure où ils apportent indéniablement une dimension poétique.
En revanche, où cette démarche devient plus discutable, c'est lorsque les "minaturiseurs" appliquent leur technique à des oeuvres d'art. Je trouve que cet exercice n'apporte absolument rien et, finalement, rabaisse les oeuvres au domaine de l'anecdoctique. En outre, du point de vue esthétique, le résultat n'est pas très convaincant. Je vous laisse vous faire votre opinion sur ce qu'a fait Serena Malyon, étudiante à l’Alberta College of Art and Design sur des toiles de Vincent Van Gogh. Le procédé est ici différent : il consiste à utiliser Photoshop pour détourer les zones à "flouter". Lien vers le site ecrans.fr pour en savoir plus.
Blog très intéressant et varié !
Cependant, une petite coquille s’est glissée dans le texte, vous parlez de la référence creamart.com hors le lien pointe sur creamart.fr ;)
Continuez! Ce blog est une mine de culture !
Rédigé par : J | 24 janvier 2011 à 18:21
Merci pour vos encouragements et, surtout, bienvenue sur le blog ! La coquille a été corrigée. Bien à vous.
Rédigé par : Philippe | 24 janvier 2011 à 21:54
C'est un peu le problème lorsqu'un procédé vient au secours d'un manque de créativité. La photo, c'est d'abord un sujet et un regard. Le reste... Je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne les œuvres d'art, c'est déjà bien gênant de savoir qu'on ne les voit jamais vraiment comme elles sont, surtout les peintures dont les couleurs sont presque toujours mal rendues, en plus il y a le format, la matière... Pas la peine d'en rajouter !
Rédigé par : fardoise | 29 janvier 2011 à 08:36