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Nous continuons notre parcours dans cette collection Brukenthal avec quelques natures mortes et scènes de genre.
Tout d'abord, cette superbe "Nature morte d'apparat à la colonne" peinte par Joris Van Son vers 1662. Formant un pendant avec un autre tableau "Nature morte d'apparat sur une tablette en marbre", ce qui est très rare au sein d'une même collection, elle présente toutes les caractéristiques attachées à ce genre de peinture : virtuosité technique incroyable et références symboliques omni-présentes. La colonne symbolise "la solidité de la certitude du salut" (1), la grappe de raisins, l'Eucharistie, la grenade, la perfection divine, le coquillage, la résurrection du Christ tout comme le homard qui peut également avoir une connotation érotique, les papillons, le symbole de l'âme, le citron pelé, l'écoulement du temps.
Autre tableau à mi-chemin entre la scène de genre et la nature, il s'agit de "La Cuisinière flamande", tableau peint par Jeremias Van Winghe, vers 1610-1620.
Inspiré par un tableau de Snyders, et reprenant une "Scène de cuisine" qu'il a déjà peinte en 1613, tout le tableau tourne autour de la grappe de raisin (qui fait référence à l'Eucharistie) que montre ostensiblement cette jeune fille alors que dans le bas à droite un chat (symbole du mal) essaie d'attraper une perdrix. "Le vin et le pain disposés sur le plateau à gauche renforcent l'évocation de la dernière Cène, au cours de laquelle le Christ offre le vin comme son sang aux apôtres" (2).
Mais peut être le plus inattendu a été de découvrir, à l'occasion du nettoyage de cette toile pour l'exposition, une échappée lumineuse (comme dans la Scène de cuisine) sur les Pèlerins d'Emmaus "qui illustre la primauté de la nourriture spirituelle sur la gourmandise" (2).
Avec David Teniers, et ce tableau "La Visite chez le médecin du village", peint vers 1660, nous sommes dans la scène de genre qui est vraiment un genre flamand. Ici, une femme attend un peu inquiète le verdict du médecin du village. "Les livres ouverts illustrent l'érudition du médecin, tandis que l'assistant ouvre la porte pour annoncer le patient suivant ou pour réceptionner les dons en nature avec lesquels les patients paient souvent leur médecin", qui est en même temps pharmacien. "Au fur et à mesure de sa carrière, Teniers réduit le nombre de personnages dans ses tableaux et se focalise sur l'expression profane de ses sujets.
L'homme se regarde en observant les autres, content de lui-même" (3) (4).
à suivre ...(1) Catalogue de l'exposition, "Brueghel, Memling, Van Eyck... La Collection Brukenthal", p. 120, (2) p. 116, (3) p. 110
(4) Voir aussi "Le Cabinet de curiosités" de Johann Georg Hinz.
Tu peux continuer et nous enrichir de tes connaissances. Je n'ai pas vu cette exposition mais quel plaisir de te lire
Rédigé par : AD-Mary44 | 24 février 2010 à 21:22
Merci ! Merci !
Rédigé par : myriam | 26 février 2010 à 00:01
merci de ton commentaire ; en effet je suis allée sur le lien que tu m'as indiqué. Je n'avais pas fait le rapprochement. !ah, je ne suis pas observatrice et cela me manque pour mes cours de sculptures. MERCI de ton intérêt.
Rédigé par : AD-Mary44 | 27 février 2010 à 18:40
Pfffffff !! Que tu dis ! Je n'y crois pas un instant !
Rédigé par : myriam | 27 février 2010 à 23:00
merci de ta visite et de ton commentaire. Quel travail documentaire le tien, bravo.
Bisous
Rédigé par : Claire | 28 février 2010 à 11:06
Chère Myriam,
C'est un plaisir de parcourir, grâce à vous, les allées de cette exposition qu'il ne m'a pas été possible de voir.
Votre choix, très cohérent et pertinent, illustre parfaitement le double niveau de lecture des genres que sont la nature morte et la scène de genre, avec leurs allusions morales cachées pour nous, mais parfaitement évidentes pour les spectateurs de l'époque.
Je me demande si la scène de Teniers n'est pas porteuse d'une dimension ironique : les livres, certes symboles d'érudition, mais aussi d'un praticien qui ne sait pas délivrer de diagnostic sans en consulter un en même temps (doctus cum libro) et l'examen d'urine, si souvent associé à la détection de la grossesse dans les toiles hollandaises de l'époque, qui s'applique ici à une femme que son âge met certes théoriquement à l'abri de ce genre d'inconvénient (avez-vous noté cependant comme son expression est inquiète ? Ce n'est peut-être pas au sujet d'un simple petit bobo), mais n'empêche pas d'être infidèle sous des dehors a priori honorables.
Qu'en pensez-vous ?
Bien amicalement.
Rédigé par : Jean-Christophe Pucek | 02 mars 2010 à 09:40
-> Merci Claire pour ton passage et bienvenue sur notre blog !
-> Cher Jean-Christophe, oui "double niveau de lecture des peintures avec leurs allusions morales cachées pour nous", j'avoue que notre conférencière s'est bornée à nous décrire des résultats d'analyse plus terre à terre avec la recherche du sucre (et donc d'un éventuel diabète). Je découvre, grâce à vous, une version un peu moins prude ! et tout à fait plausible pourquoi pas.
Bien amicalement
Rédigé par : myriam | 03 mars 2010 à 12:52
HI Myriam, the New York Times just wrote about this new exhibition in Atlanta regarding DALI. I think you will find it interesting! Take care! George http://www.high.org/dali/index.html
Rédigé par : George R | 06 septembre 2010 à 18:12
Hi George ! Thank you very much and I will see this link !
Take care !
Rédigé par : myriam | 07 septembre 2010 à 00:02