Ce qui frappe d'abord chez Vassily Kandinsky c'est la couleur, des couleurs éclatantes qui vont envahir l'espace du tableau, puis qui vont peu à peu se superposer, s'espacer, se dissoudre, puis revenir mais mélangées pour former une œuvre abstraite. Ce qui frappe également ce sont les traits noirs pleins et déliés, étirés, courbés puis rectilignes qui vont imprimer une forme, rythmer la toile puis s'estomper dans ses dernières œuvres. Enfin, ce qui est très impressionnant et ce dont on profite pleinement à Beaubourg, c'est la taille des toiles qu'il peint ; dans l'ensemble, elles sont d'un très grand format.
Dans ce tableau "La montagne bleue", peint en 1908-1909, la composition est encore palpable même si elle est particulièrement audacieuse : un groupe de cavaliers caracole devant une montagne superbement bleue encadrée par deux arbres, l'un jaune et l'autre rouge, dessinés en contre-plongée.
Dans les années qui vont suivre Kandinsky va peindre à Munich un certain nombre de toiles qu'il appellera des "Improvisations", ici l'Improvisation 26 (En ramant), peinte en 1912, ou des "Compositions", ci-dessous, Composition VII où progressivement il s'affranchit d'éléments réels pour parvenir à cette "capacité rendant possible la restitution des expériences infinies du vécu spirituel dans les choses matérielles et abstraites."
Ces compositions nous embarquent dans un univers particulier, très foisonnant, touffu, avec trois couleurs primaires (bleu, rouge, jaune) et des formes arrondies voir floues, aux antipodes du cubisme auquel cède Picasso à la même époque.
A suivre ...
Perso, j'ai du mal à distinguer Kandinsky de Chagall.
Rédigé par : joye | 14 juillet 2009 à 14:02
Bonsoir chère Myriam,
Vous vous doutez que je ne goûte guère ce type de peinture qui ne provoque rien de particulier en moi, mais il y a néanmoins une chose qui m'intéresse dans les deux dernières œuvres que vous présentez, c'est la dynamique qui s'en dégage, comme si le sujet "représenté" faisait imploser le tableau.
Bien amicalement à vous.
Rédigé par : Jean-Christophe | 14 juillet 2009 à 20:40
Bonsoir Joye, c'est vrai que ces deux peintres sont d'origine russe et que l'on retrouve dans leurs œuvres des références communes, mais la différence essentielle est que Chagall est figuratif alors que Kandinsky part dans l'abstraction.
Rédigé par : myriam | 14 juillet 2009 à 23:31
Bonsoir cher Jean-Christophe, je crois que vous devriez apprécier l'un des tableaux qui illustre la deuxième partie de cette note sur l'exposition Kandinsky à Beaubourg.
Bien amicalement à vous.
Rédigé par : myriam | 14 juillet 2009 à 23:36
Ne pas distinguer Chagall de Kandinsky ? C'est presque impossible, à part une toile bleue, "Bleu ciel", 1940
http://www.bluetravelguide.com/oeuvre/photo_ME0000056150.html
où les cavaliers et les personnages planent comme chez Chagall, mais je n'y vois ni poules, ni amoureux, ni personnages renversés.
Rédigé par : la dilettante | 15 juillet 2009 à 01:13
Je t'assure que c'est très possible, La Dilettante. Comme pour Jean-Christophe, les deux me laissent indifféremment indifférente, voire cynique. ;-)
Cela dit, je pense que je n'ai jamais vu rien de pire que le sacrilège du plafond de l'Opéra Garnier. Affreutissime ! Et pour cela, je vais blâmer Chagall. Sans hésitation.
Rédigé par : joye | 15 juillet 2009 à 19:59
Pour moi, Chagall n'est pas à blâmer, il n'a fait qu'honorer une commande ministérielle et c'est plutôt la coexistence avec le style Second Empire qui au début choque, peut continuer de choquer certains, ou ne choque plus d'autres d'un point de vue artistique.
Je cite l'article sur l'Opéra Garnier dans Wikipédia :
"Réalisé en 1964 par Marc Chagall (Vitebsk, 1887 - Saint-Paul-de-Vence, 1985) et à l'invitation du ministre des Affaires culturelles d'alors, André Malraux, le nouveau plafond évoque, en une synthèse remarquable et en quatre parties aux vives couleurs, les grands jalons et ouvrages représentatifs de l'histoire des arts de l'opéra et de la danse ainsi que quelques des compositeurs particulièrement marquants des arts lyriques et chorégraphiques du répertoire.
La mise en place du nouveau plafond officiel, masquant l'œuvre de Lenepveu et juxtaposant aux éléments décoratifs d'origine une œuvre anachronique, ne fit pas l'unanimité et témoigne du mépris du pouvoir de l'époque envers l'art du Second Empire.
L'œuvre de Chagall, quelle que soit notre sentiment à son égard, a été déterminante pour redonner à l'Opéra Garnier un pouvoir d'attraction qu'il avait un peu perdu dans les années d'après-guerre et plus spécifiquement au moment où cette commande ministérielle a été réalisée. Malgré l'intérêt médiatique qu'elle a pu susciter, cette décision reste néanmoins controversée jusqu'à nos jours sur le plan artistique."
Rédigé par : myriam | 15 juillet 2009 à 21:54