Sur un fond d'or éternel, la Pietà de Villeneuve-lès-Avignon que l'on peut admirer au Louvre s'inscrit dans le prolongement de ce printemps italien.
Attribuée à Enguerrand Quarton, ce chef d'œuvre de l'école provençale, réalisé vers 1455 reprend le thème connu de la Pietà où la Vierge reçoit, à la descente de la croix, le corps de son fils, le corps du Christ mort.
Composition très proche de celle de Van der Weyden, avec le corps du Christ mort situé en dessous de l'horizon, avec le côté sculptural des drapés et du corps du Christ, elle en diffère cependant à la fois par son expressivité et par son intériorité. Ici, il est certain que le Christ est mort, et non pas simplement endormi, et cela marque son corps bleui et cassé jusqu'à l'extrême, jusqu'à la raideur de son bras ballant, jusqu'à sa main droite recroquevillée. Ici, il est certain que la Vierge apparaît forte et confiante dans la résurrection, alors que chez Van der Weyden, submergée par la douleur, elle étreint dans un dernier contact charnel le corps de son fils.
Je vous laisse contempler ce lacrimosa éternel ...
Pour ceux qui voudraient prolonger la contemplation, je vous suggère "Un chemin de méditation" sur un ancien blog d'Alain et "Josquin, larmes sereines" sur le blog Vermischter Stil
Après avoir contemplé cette jolie Pieta, voilà que l'ignorante que je suis se pose une question... Pour rendre si bien les postures, le tombé des vêtements etc. le peintre se servait-il de modèles?
J'espère qu'il a fait beau aujourd'hui sur Paris, parce que nous avons souvent le même temps un jour plus tard...
Rédigé par : Tilleul | 28 mai 2009 à 23:47
C'est une de mes œuvres plus qu'aimées du Louvre.
Avec le splendide cénotaphe de Philippe Pot.
Rédigé par : Henri-Pierre | 29 mai 2009 à 00:30
Sans aucun doute ! Voilà des drapés peints vers 1480 par Léonard de Vinci, http://www.latribunedelart.com/Expositions/Expositions_2008/Vinci_Draperie.jpg. Par exemple, dans la Vierge à l'Enfant de Liberale da Verona, on voit encore pour les mains le dessin préparatoire sous la peinture http://bleudecobalt.typepad.com/bleudecobalt/2009/05/printemps-italiens-1.html
Nous avons un temps superbe, ciel bleu et soleil, météo France prévoit d'ailleurs un très beau temps pour ce week-end encore prolongé.
Belle fin de semaine ensoleillée !
Rédigé par : Laëtitia Delaide | 29 mai 2009 à 10:37
Pour moi également, je pourrai rester des heures à la contempler ...
Merci pour votre passage et à bientôt.
Rédigé par : myriam | 29 mai 2009 à 10:42
Les auréoles m'ont toujours fascinée. Quand j'étais petite, je pensais que c'étaient des assiettes derrière leurs têtes. Je ne sais pas si j'en ai vu d'autres avec l'écriture dessus. Celles-ci sont comme des "nametags" telles qu'on porte lors des congrès. "Hello! My name is Virgin Mary" :-)
(oui, je sais, je suis insortable !)
Rédigé par : joye | 29 mai 2009 à 15:44
Chère Myriam,
Dieu, qu'il y en aurait des choses à dire sur cette œuvre magnifique qui mêle avec une force incroyable les héritages du Nord - oui, Weyden, référence incontournable - et du Sud - comment ne pas penser à Piero della Francesca ? - pour ne citer que deux références auxquelles on pourrait ajouter tant d'autres ?
Mais laissons pour aujourd'hui les digressions d'Histoire de l'Art de côté et contemplons.
Bien amicalement à vous.
Rédigé par : Jean-Christophe | 01 juin 2009 à 11:56
-> Bonjour Joye, je ne te le fais pas dire !
-> Cher Jean-Christophe, c'est certainement ce qui en fait son unicité et sa beauté ...
Rédigé par : myriam | 02 juin 2009 à 16:03