Peut être le billet précédent sur le mouvement planétaire et la grisaille actuelle m'incite-t-elle à vous emmener aujourd'hui, loin, très loin, vers des horizons inconnus, vers des paysages, des plaines et des rivières improbables. J'aimerais vous faire découvrir un univers poétique à l'occasion d'un nouveau voyage dans le bleu, le bleu turquoise cette fois-ci, accompagné de jaune, de jaune paille.
Et permettez-moi ici d'en profiter pour faire un petit clin d'oeil turquoise à Joye et à son humour décalé et poétique ...
Comme d'habitude, pour parvenir à leurs fins et nous faire voyager dans un paysage unique "The Umbrellas", les Christo ont utilisé des moyens importants. Il leur a fallu convaincre un certain nombre de propriétaires terriens et d'agences gouvernementales au Japon et en Californie pour pouvoir disposer les parasols où bon leur semblait. Pas moins d'une dizaine d'entreprises au Japon, aux Etats-Unis, en Allemagne et au Canada ont été mobilisées pour confectionner les différents éléments nécessaires à la fabrication des parasols (la toile bleue ou jaune, les superstructures en aluminium, les bases ainsi que les ancres en acier, et les éléments de support en bois). Tous les parasols (3.100 au total) ont été assemblés en Californie et ceux destinés au Japon (1340 de couleur bleu) ont été acheminés par bateau. Autre détail, chaque parasol mesure 6 mètres de haut, pour 8,60 mètres de diamètre.
Mais à l'arrivée quel spectacle ... Un matin d'octobre 1991, au lever du soleil, en présence des artistes, les 3.100 parasols ont commencé à s'ouvrir, simultanément en Ibakari, au Japon et dans la région de Los Angeles, en Californie. Au Japon, les parasols bleus s’égrènent dans une vallée d’une vingtaine de kilomètres, au Nord de Tokyo. Plantés de façon rapprochée, ils épousent la géométrie des rizières, et soulignent la couleur de la végétation luxuriante, ainsi que celle de l’eau. En Californie, les parasols jaunes s’étalent dans une vallée d’une trentaine de kilomètres. Leur couleur s’accorde aux collines marron, semées de broussailles, un paysage presque désertique.
Dans les deux pays, ils évoquent l’occupation de l’espace, optimisé au Japon, plus aéré aux Etats-Unis. Ces parasols créent des espaces intérieurs singuliers comme des maisons sans paroi ou des campements temporaires.
Cet art éphémère permet d'organiser le paysage et d'en révéler plus encore sa beauté et sa poésie sous-jacentes. Et nous pouvons encore continuer à rêver aux parasols bleu et jaune qui se répondaient de manière symbolique des deux côtés du Pacifique.
Ah, la voici ma surprise !! Merci beaucoup ! C'est super sympa de penser à moi comme ça !! :-)
Cela dit, je dois dire que je n'approuve pas trop l'art de Christo, je trouve que c'est mal pour l'environnement et même un peu trop baroque-rococo de vouloir dorer les lys ou au moins y mettre des rubans, des pompons ou des parapluies. Je trouve que la nature est belle, et je préférerais voir qu'on dépense tout cet argent pour réparer les ravages de la guerre ou de la pollution. Alors, là, ce serait un défi artistique ! Vous voyez bien donc que j'ignore tout sur l'esthétique !
Mais je vous s-u-p-p-l-i-e de ne pas me trouver trop ingrate. J'adore ma surprise qui me fait TRES plaisir.
Merci encore et BEAUCOUP !!!
Rédigé par : joye | 23 novembre 2008 à 15:01
C'est vrai, qu'il y a quelques années en arrière, lorsque le Pont-Neuf a été emballé à Paris, je n'étais pas particulièrement réceptive à leurs réalisations et je n'ai même pas eu la curiosité d'aller voir ... et puis, il a suffit de rajeunir ! et de voir un soir, avec Philippe, un reportage sur "The Umbrellas", je m'en souviens encore, nous sommes restés tous les deux scotchés devant notre télévision et nous avons été pris par la poésie du spectacle ... qui a peine ici à être restituée par le biais des photographies.
You are welcome !
Rédigé par : Myriam | 23 novembre 2008 à 16:38
Merci beaucoup pour ta compréhension de ma réponse !
Et encore d'avoir pensé à moi, c'est absolument trop sympa.
Rédigé par : joye | 23 novembre 2008 à 17:17
Je trouve ça impressionnant, surtout en Californie... Tous ces petits points jaunes qu'on aperçoit très loin... Moi ça me fait rêver... (même si je suis d'accord avec Joye pour l'argent qui pourrait être mieux utilisé...). Merci Myriam pour cette découverte !
Rédigé par : Tilleul | 24 novembre 2008 à 18:58
Je suis ravie d'avoir pu te faire rêver en te montrant cette oeuvre d'art ...
Rédigé par : Laëtitia Delaide | 25 novembre 2008 à 19:36
Irruption, cet atout de l'Art
surgit comme à l'improviste
comme une irruption cutanée, insiste
vient irriter la peau du monde
forcer le temps, écoute et regard
à une attention féconde
Rédigé par : tiniak | 30 novembre 2008 à 11:54
Belle illustration poétique !
Rédigé par : Laëtitia Delaide | 30 novembre 2008 à 18:57